Vêtements sans PFAS : pourquoi Lagoped refuse ces polluants

Écrit par : Enora Gelot

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Temps de lecture 6 min

Le 12 février dernier, la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à interdire progressivement les PFAS, ces "polluants éternels" qui contaminent durablement notre environnement et notre santé. Porté par le député écologiste Nicolas Thierry, ce texte prévoit notamment l'interdiction de plusieurs produits contenant des PFAS d'ici 2026 et 2030, à l'image des produits textiles contenant des PFAS en janvier 2030, à l'exception de certaines catégories de textiles à usage professionnel. Une avancée majeure qui témoigne d'une prise de conscience croissante sur les dangers de ces substances. Le vote final en séance plénière, prévu le 20 février, sera décisif pour confirmer cette interdiction et faire de la France l’un des pays pionniers en Europe sur cette question.

Les PFAS : ces "polluants éternels" présents partout

Les substances per – et polyfluoroalkylées, mieux connues sous l'acronyme PFAS, sont une famille de plus de 10 000 composés chimiques de synthèse. Utilisées depuis les années 1940 dans l'industrie pour leurs propriétés antiadhésives, déperlantes et antitaches, elles sont omniprésentes dans notre quotidien : emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtement de poêles et bien entendu, vêtements techniques.


Le problème majeur des PFAS ? Leur extrême persistance dans l'environnement. Une fois rejetées, ces molécules ne se dégradent pas, ou très lentement, et s'accumulent dans l'eau, les sols et la chaîne alimentaire, avec des conséquences graves pour la santé humaine et les écosystèmes. Une fois émis, ces polluants sont présents pour des centaines, voire des milliers d'années. 

Un impact sanitaire et environnemental alarmant

Les liaisons carbone-fluor qui composent les PFAS comptent parmi les plus solides de la chimie organique. Cette résistance les rend pratiquement indestructibles dans la nature, où ils migrent sur de longues distances, contaminant rivières, nappes phréatiques et terres agricoles. Selon plusieurs études, ces polluants se retrouvent dans l'eau potable et les aliments que nous consommons.

Quels sont les risques pour la santé humaine ?

Après l'observation de la concentration des PFAS dans notre environnement, il n'y a plus de doute : les "polluants éternels" sont un véritable danger pour le vivant et pour l'humain en particulier. En effet, l'exposition aux PFAS est associée à une liste croissante de maladies chroniques et d'effets toxiques :

  • Cancers (rein, foie, testicule)

  • Troubles hormonaux et infertilité

  • Développement neurologique altéré chez l'enfant

  • Système immunitaire affaibli


Les populations les plus exposées sont les travailleurs de l'industrie chimique, les professionnels manipulant ces substances, et les habitants proches des zones fortement contaminées, appelées les "hot spots".

Vêtement outdoor sans PFAS - Lagoped

L’histoire des PFAS : une pollution industrielle massive

L’utilisation des PFAS a explosé au cours des décennies passées, malgré les alertes scientifiques. Voici une chronologie des principales étapes de ce scandale environnemental :

  • Années 1940-1950 : Aux États-Unis, l'entreprise 3M commence la production de PFAS pour diverses applications industrielles.

  • Années 1960-2000 : Expansion massive dans les textiles, les revêtements et l’emballage alimentaire.

  • 1997 : Kris Hansen, employée de l’entreprise 3M exploitant les PFAS, découvre la contamination à grande échelle (Minnesota, USA).

  • Années 2000 : Le scandale sanitaire éclate aux États-Unis, quand l'avocat Robert Bilott se penche sur le déversement dans l'environnement, par le groupe DuPont, de milliers de tonnes de boues contenant des PFOA. Au début des années 2000, l'entreprise 3M annoncera l’arrêt de la production du PFOS après la mise en évidence de son impact sanitaire.

  • 2001 : La Convention de Stockholm commence à réglementer ces polluants organiques persistants, dont plusieurs composés de la famille des PFAS.

  • 2009 : Le PFOS - acide perfluorooctanesulfonique, classé cancérogène possible par le Centre international de recherche sur le cancer, est interdit en Europe.

  • 2012 : Tefal, la marque française, fabriquant les poêles antiadhésives, affirme avoir arrêté d’utiliser les PFOA dans sa fabrication et à l’usine situé en Haute-Savoie, à Rumilly. Une région fortement polluée par les PFAS

  • 2019 : Le PFOA, un PFAS largement utilisé, est interdit en Europe après avoir été classé cancérogène.

  • 2020 : L'Europe réglemente le suivi des PFAS dans l'eau consommée.

  • 2022 : 3M annonce la fin de sa production de PFAS d'ici 2025, sous la pression réglementaire et des préoccupations sanitaires.

  • 2023 : Les fluoropolymères font classés cancérogènes pour l'humain.

  • février 2023 : uPFAS - projet de “restriction universelle” des PFAS. Publication d’un projet européen d’interdiction de l’ensemble de ces polluants éternels : l’Allemagne, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède proposent un texte qui toucherait tout l’univers chimique des PFAS d’un coup, soit plus de 10 000 substances

  • Février 2025 : adoption d'une proposition de loi visant à interdire progressivement les PFAS par la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale (France).

  • 2026 : possible entrée en vigueur du projet uPFAS, retardé à cause d’une intense campagne de lobbying et de désinformation menée par les secteurs producteurs et utilisateurs des PFAS.

L’illusion des PFAS "de substitution"

Face à la pression réglementaire, les industriels ont introduit de nouvelles formes de PFAS à chaîne courte et ultracourte. Ces molécules, censées être moins nocives, sont en réalité plus mobiles et plus difficiles à dépolluer que leurs prédécesseurs. Loin d’apporter une solution, elles prolongent la contamination généralisée.

Un enjeu de santé publique et des coûts colossaux

L’Europe recense au moins 23 000 sites pollués par les PFAS. Leur dépollution représente un défi technologique majeur : la seule solution efficace consiste à brûler ces substances à plus de 1 100 °C dans des incinérateurs spécialisés. Selon une estimation du Forever Lobbying Project, le coût total de la décontamination pourrait atteindre entre 95 et 2 000 milliards d’euros sur 20 ans, pour le continent européen.


Pourquoi une telle différence dans l'estimation du coût de dépollution ? Dans un scénario optimiste, mais irréaliste, dans lequel toutes les émissions de PFAS cesseraient demain, la dépollution ne coûterait "que" 95 milliards d'euros. Le scénario, plus réaliste, de 2000 milliards d'euros, ne prend, en revanche, pas en compte l'impact sur le système de santé des pays et les externalités négatives. 

Qui va payer ?

Si le principe du pollueur-payeur n'est pas appliqué, la facture sera répercutée sur les consommateurs. Chaque foyer européen pourrait débourser 480 euros par an pour éliminer les PFAS de l’eau potable. Un coût exorbitant qui souligne l'urgence d'interdire ces substances à la source.

Vêtement outdoor sans PFAS - Lagoped

Lagoped, pionnier du textile sans PFAS

Les vêtements outdoor sont parmi les premiers concernés par l’usage des PFAS, notamment dans les membranes et traitements déperlants. En effet, l'un des PFAS qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois, est un produit utilisé dans les ustensiles de cuisine ou les vestes déperlantes & imperméables. Il s'agit des fluoropolymères, une catégorie de PFAS "hautes performances", dont les qualités déperlantes ou antiadhésives sont exceptionnelles.


Mais chez Lagoped, nous avons fait un choix radical : aucun PFAS dans nos produits, et ce, depuis la création de la marque.

Vêtement outdoor sans PFAS - Lagoped

Nous travaillons avec des partenaires engagés comme Sympatex, qui propose des membranes imperméables et respirantes sans fluor. Nos déperlants sont issus de technologies alternatives, respectueuses de l’environnement, garantissant une protection efficace sans impacter la santé de nos clients ni celle de la planète.

Comment Lagoped conçoit des vêtements sans PFAS ?

Pour faire durer l'efficacité des vêtements déperlants, nous invitons notre clientèle à prendre soin de leurs vestes et pantalons techniques en entretenant la déperlance de leur vêtement avec un spray déperlant, qui ne contient évidemment pas de PFAS.

La pollution par les PFAS est une crise environnementale et sanitaire majeure, dont l’ampleur commence seulement à être comprise. À Lagoped, nous refusons d’attendre que la réglementation impose le changement : nous avons fait le choix de concevoir des vêtements techniques sans PFAS , plus sains et plus durables.


Changer nos habitudes de consommation est essentiel. En tant que consommateur, choisir des alternatives sans PFAS, c’est contribuer activement à une mode plus responsable. 

En savoir plus sur les PFAS

Pour encourager la transparence et la juste information de nos lecteurs, nous mettons à votre disposition les lectures qui nous ont permis d'écrire cet article synthétique. Nous vous encourageons à prendre la mesure de l'importance de la pollution des PFAS par vous-même au travers des sources suivantes.