
Ubaye Sauvage - Récit d’un raid à ski dans l’Ubaye
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Temps de lecture 3 min
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Temps de lecture 3 min
Alex Pichon, photographe passionné de montagne et membre de la Lagoped Family, nous emmène ici au cœur de l’Ubaye sauvage. Dans ce récit vivant et sensoriel, on suit une aventure en autonomie à ski de randonnée, ponctuée de bivouacs, de paysages grandioses et de moments de solitude choisis. Une immersion au rythme de la montagne, entre effort, contemplation et partages simples.
Nous voilà arrivés au col de Larche à 14h. Toutes les affaires compressées dans le sac, skissur le dos, nous partons dans le vallon d’Orronaye. Après une heure de portage, on peutenfin chausser les skis. Le sac est lourd, le soleil n'est pas timide et la chaleur se fait sentir.L’aventure peut réellement commencer!
Arrivés au col de la Gipière, nous sommes seuls au monde, enfin. Nous deux faces aux majestueuses montagnes de l’ubaye. La tête de Moïse sur notre droite nous observe. Des traces visibles nous laissent penser que d’autres skieurs ont emprunté l’itinéraire à peu d’intervalle. Nous espérons tout de même nous retrouver seuls au bivouac !
Nous arrivons à la dernière partie de dénivelé pour accéder au col de Sautron à 2687m, avant de basculer sur le versant Italien. Nous descendons, la lumière du soleil est encore bien présente et le vent frais porte la joie de notre première descente à ski vers l’Est. Le bivacco Danilo Sartore apparaît. Son toit en forme de tipi et sa peinture rougeâtre révèlent l’authenticité du paysage. C’est un moment de soulagement et de bonheur. Comme des gamins retrouvant leur cabane, nous nous précipitons à l’intérieur. Un peu de saucisson, un peu de fromage avant de déguster nos sardines et notre semoule !
Au petit matin, les monts s’embrasent. Nous voilà bercés par l’atmosphère paisible et chaude du printemps qui nous accompagnera le long de cette deuxième journée. Quatre cols au menu. Les jambes s’éveillent au rythme de la neige qui transforme. Le vent préserve cette ambiance hivernale nous octroyant du froid lorsque nous passons à l’ombre. La journée passant, les nuages émergent et le soleil semble s’adonner à une partie de cache-cache. Une atmosphère à l’ambiance montagneuse s’installe, sans rencontre sur notre passage. Une solitude appréciable.
Malgré le manque de réseaux, nous nous orientons vers le dernier col de journée, le col de Stropia. Une courte descente puis une courte montée, malgré un itinéraire remasterisé et une petite erreur, nous sommes heureux d’entrevoir le bivouac de Barenghi. Une boîte métallique aux couleurs du drapeau de la Suède. Presque similaire à nos boîtes de sardines. Le timing est parfait, un brouillard épais encercla le bleu du bivouac quelques minutes après.
Après une nuit se rapprochant de l’expérience d’un congélateur, nous nous réveillons quand même avec la surprise d’un ciel dégagé et une petite couche supplémentaire de neige en prime. Cerise sur le gâteau ! Nous voilà partis pour la journée la plus simple du raid. 15 km de distance et 650 mètres de dénivelé qui, avec la chaleur, ne nous laissera pas beaucoup de répit.
Nous descendons avec le torrent de Mary pour rejoindre le magnifique village de Maljasset pour dormir au Chalet de Maljasset, un refuge CAF gardé par Federica (Tita) et Hélène. Une tarte à la myrtille, le retour à la civilisation. Un bonheur un peu triste, mais un bonheur quand même. Le lendemain, nous rejoignons en stop la voiture toujours garée au col de Larche. Merci à Orso, voisin du refuge nous ayant économisé 15 km en chaussures de ski.