
Agir pour les glaciers : une traversée en ski de randonnée avec la lagoped family
|
|
Temps de lecture 3 min
|
|
Temps de lecture 3 min
Chez Lagoped, nos ambassadrices et ambassadeurs sont avant tout des passionnés de nature et de montagne, qui vivent pleinement leur engagement pour des pratiques plus durables. Christelle Bakhache, membre de la Lagoped Family, incarne cet état d’esprit. Alpiniste, grimpeuse et amoureuse des grands espaces, elle conjugue sa passion pour les sommets avec un regard scientifique et sensible sur l’évolution des glaciers. À l’occasion de l’Année internationale des glaciers 2025 , elle a choisi d’agir en participant au festival "Agir pour Les Glaciers" , et en s’y rendant… à ski ! Découvrez son récit.
2025 est l’année internationale des glaciers. On peut se demander ce que ces années, journées signifient sachant que les événements, défis, actions qui les provoquent ne se limitent pas à une année, une journée, une heure passées à leur chevet. Cependant, ces trompettes institutionnelles permettent de mobiliser nos attentions si diffuses vers un sujet le temps de le réinscrire à nos agendas.
C’est ainsi qu’en cette année des glaciers est né à l’initiative de l’association Marge Sauvage le festival “Agir pour Les Glaciers”.
Dans mon cadre professionnel et personnel, le devenir des glaciers et des écosystèmes qui leur succèdent me préoccupe. En tant que pratiquante, je vois les itinéraires les traversant évoluer, par des mutations partielles ou une disparition totale. En tant que chargée de projets sports de nature pour un conservatoire d’espaces naturels, je suis les initiatives de protection ou, au contraire, de colonisation par nos activités de ces nouveaux espaces dés-englacés ou de ces derniers espaces en neige sur les restes des glaciers subissant le changement climatique.
Il était donc logique que je me rende à Bourg Saint Maurice pour assister aux conférences et performances. Je comptais aussi y rencontrer mes pairs qui travaillent sur ces espaces ou en dépendent dans leurs vies autant professionnelles que personnelles d’habitants et de socio-professionnels des vallées alpines.
Je dois avouer qu’en 6 ans de vie alpine, je n’avais pas encore visité Bourg Saint-Maurice. En regardant une carte et les trajets pour m’y rendre, j’ai remarqué la proximité à vol d’oiseau de cette ville par rapport à mon terrain habituel de vie et de travail. Là où la route me faisait contourner les pics, les anciens chemins me les faisaient gravir. Le point de contact entre nos deux vallées de l’Arve et de la Tarentaise est le col du Bonhomme. Je le connais bien puisqu’il se trouve dans la réserve naturelle des Contamines Montjoie dans laquelle je travaille régulièrement. Et je sais qu’en hiver, il se passe facilement en ski de randonnée, ouvrant sur le paysage du Beaufortain et quelques dizaines de kilomètres plus bas : Bourg Saint Maurice.
Alors pourquoi ne pas aller au chevet des glaciers prendre soin d’eux quelques jours en utilisant mes jambes plutôt qu’une voiture ? Quoi qu'il arrive, les trains entre vallées alpines sont presque aussi lents que moi à pied.
L’idée a fait son chemin, le chemin a été tracé sur une carte. Et à chaque fois qu’on m’a demandé « tu vas à Agir Pour Les Glaciers ? » j’ai répondu « oui à skis, tu veux venir ? ». C’est ainsi que l’équipe s’est formée : deux sportives engagées, la conservatrice de la réserve naturelle des contamines montjoie et moi. On part de chez nous, skis aux pieds (enfin plutôt sur le sac à dos jusqu’à 1700m en ce chaud début de printemps) au petit matin sur une voie romaine en pleine fonte. Et oui, notre chemin commence sur une voie romaine qui relie depuis des siècles les deux Savoies par leur point de contact le plus doux à quelques 2470m d’altitude.
L’équipe va bon train. Elise et Hillary avancent vite devant, on s’accroche – pas exactement à leurs talons. On tient notre horaire, incluant une pause dans la confortable salle commune du refuge de la Croix du Bonhomme ouverte en hiver. Quelques virages de moquette plus tard, des kilomètres de poussée sur les bâtons et de la marche en forêt nous amène en ville, pile à l’heure pour le lancement par Protect Our Winters de l’apéro.
Tout l’écosystème de la montagne est là : les marques qui s’engagent, les sportives (et sportifs) qui se questionnent, les académiques qui cherchent et les gestionnaires de ces espaces. Un événement culturel pour parler de la part sauvage du monde, n’est-ce pas le début de la réconciliation ? Notre traversée des étages altitudinaux nous avait en tout cas préparé à ces étirements d’imagination où les scientifiques se font poètes, les arts traduisent la science et les Humains se re-naturent dans l’observation des géants de glace. Et vous, vous faites quoi pour l’année des glaciers ?