C’est celui qui dit qui y est !

Hé bien non justement. Et nous ne sommes pas les seuls à le penser. La Commission Européenne a publié le 22 mars 2023 son projet de Directive sur les Green Claims pour "empêcher les entreprises de faire des déclarations trompeuses sur les mérites environnementaux de leurs produits". Et le mouvement est également présent aux USA (Green Guides de la Federal Trade Commission) et au Royaume-Uni (Green Claims Code). Parce que les entreprises qui font des "déclarations vertes" doivent les justifier par rapport à une méthodologie standard pour évaluer leur impact sur l'environnement. Le Parlement Européen a d'ailleurs donné son accord le 05 mai 2023 sur ce projet de Directive. De l'autre côté de l'Atlantique, la Federal Trade Commission progresse également sur le sujet et a publié un Green Guides afin d'encadrer les allégations environnementales des entreprises.

 

Il existe 200 labels environnementaux actifs dans l'UE et plus de 450 actifs dans le monde, auxquels s’ajoutent 80 méthodes de déclaration largement utilisées pour les émissions de carbone uniquement. Certaines de ces méthodes et initiatives sont fiables, d'autres non. Certaines sont financées par les marques elles-mêmes réunies au sein de coalitions, ce qui pose la question de leur impartialité. Surtout quand on sait l’impact positif d’un vêtement « green » sur les comportements d’achat.

 

Avec le Geenwashing: ​​les entreprises donnent une fausse impression de leur impact ou de leurs avantages environnementaux. Le greenwashing trompe les acteurs du marché et ne profite pas aux entreprises qui font l'effort de verdir leurs produits et leurs activités. Cela conduit même à une économie moins verte.

Enfin un indicateur régulé et partagé

En Europe : Green Claims Initiative

L’Union Européenne et les régulateurs ont un rôle de défense des consommateurs. Mais comment s’y retrouver dans la forêt des labels et des certifications ? Heureusement les choses bougent au niveau de la réglementation et c’est tout l’enjeu de proposer une méthode unique et régulée : le PEF.

 

Les déclarations relatives aux performances environnementales des entreprises doivent être fiables, comparables et vérifiables. Cela nous aidera collectivement à prendre des décisions plus durables.

 

Il existe des certifications privées comme le Higg Index par exemple. Il a été créé en 2011 par un groupe de grandes marques de l'industrie, dont H&M, Walmart, Nike, Levi's et Patagonia. Il est maintenu par la Sustainable Apparel Coalition (SAC) qui compte environ 250 marques membres. Il a été largement utilisé par l'industrie de la mode afin d'évaluer la durabilité des matériaux utilisés dans leurs produits. C’était une belle initiative du secteur de la mode mais il lui a été reproché son manque d’impartialité.

 

A tel point qu’au mois de juin 2022, l'Autorité Norvégienne de la Consommation (NCA) a interdit l'utilisation de l'indice de durabilité des matériaux Higg (MSI) jugeant que les allégations marketing sont considérées comme inexactes (Article en français / Article en Anglais). Et le régulateur hollandais a obligé des marques à modifier ou ne plus utiliser les allégations de “sustainability” sur leurs vêtements et leurs sites Web (publication de la Netherlands Authority for Consumers and Markets (ACM)).

En France, la loi Climat & Résilience

La loi Climat et Résilience en 2021 sur l'affichage environnemental concrétise la démarche engagée en 2009 dans le cadre du Grenelle de l’environnement afin de sensibiliser les consommateurs aux impacts environnementaux des produits et services, et reprise ensuite dans la loi de la transition énergétique pour une croissance verte du 18 août 2015

L'affichage est "destiné à apporter au consommateur une information relative aux impacts environnementaux et au respect de critères sociaux d'un bien ou d'un service mis sur le marché national est rendu obligatoire. (...) Cet affichage s'effectue par voie de marquage ou d'étiquetage ou par tout autre procédé adapté. Il est visible ou accessible pour le consommateur, en particulier au moment de l'acte d'achat."

Piloté par l'ADEME, l'affichage environnemental est en cours d'expérimentation afin de définir un cadre commun aux acteurs du marché permettant la comparaison.

Désormais, selon l'article R. 541-223 du Code de l'environnement : Il est interdit de faire figurer sur un produit ou un emballage les mentions “ biodégradable ”, “ respectueux de l'environnement ” ou toute autre allégation environnementale équivalente.