Tentative au Daulhagiri II
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Temps de lecture 1 min
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Automne 2022 - Tiphaine Dupérier et Boris Langenstein
Nous avons tenté le Daulhagiri II (7850m). C’est un sommet qui se situe dans le massif du Dolpo à l’ouest du Népal, qui a connu peu de summiters. L’objectif principal était de skier sa face Nord Est. Un trek exceptionnel de cinq jours amène au village de Mukot, camp de base de l’expédition.
Après quelques repérages, nous avons passé 6 jours en montagne, effectuant une boucle pour checker tout les accès possibles. C’était aussi un moyen efficace de s’acclimater. Après le passage d’un col à 5780m, la possibilité de faire un sommet à 6600m se trouve sur notre gauche. Une ligne de 1200m de dénivelé est tracée entre séracs et falaise. Au vu des conditions de neige, cela nous paraît le plus sûr et le moins exposé.
Le ski sur cette descente y est exceptionnel et offre une ambiance bien au delà de nos attentes. Le mauvais temps nous force à faire demi tour aux alentours des 6400m.
L’accès repéré au début sert de sortie à notre boucle. Nous passons au pied du Daulhagiri II, le sommet se dévoilant de temps à autre entre les nuages…
Notre routeur météo (Vincent Oliva), prévoit 7 jours de mauvais temps avec des cumuls de neige importants au dessus de 5000m. Tout se confirme assez vite et la possibilité de faire une tentative disparaît. Redescendre dans la vallée devient aussi un choix inévitable. Un départ s’organise malgré les réticences des habitants. Une seule personne propose ses services et devons diviser l’équipe en deux : il ne peut pas descendre tout le matériel avec seulement deux chevaux.
Les glissements de terrains jalonnent le retour et la plupart des groupes de treks se font évacuer par hélicoptère. De retour à Dunai (capitale du dolpo) il est possible de prendre un avion, mais les vols sont complets pour les prochains jours.
On continue donc à marcher, pour retrouver les jeeps plus bas dans la vallée.
L’échec sur cette montagne était une expérience fondamentale pour ma vie d’alpiniste. L’ampleur et la complexité de la face en font un objectif de très haut niveau. Des conditions de neige parfaites sont nécessaires pour envisager une ascension. L’endroit est magique et la face grandiose. Et je n’ai qu’une hâte : pouvoir y retourner !
Texte: Tiphaine Dupérier
Photos : Boris Langenstein