Carnet d'alpinisme - Bivouac au frais en face sud
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Temps de lecture 4 min
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Vivien, membre de la Lagoped Family , nous emmène lors d'un bivouac entre amis sur la face sud de la Barre des Ecrins.
Les fortes chaleurs de ce milieu d’été nous incitent à aller chercher un bivouac d’altitude.
Avec l’ami Lolo (Laurent Thévenot) nous pensons à aller visiter l’immense face sud de la Barre des Ecrins de 1300 m de dénivelé . Un petit détour par le topo nous conforte dans notre choix :
« La plus haute montagne du Dauphiné et la seule qui dépasse l'altitude de 4000 m. Le pilier sud constitue une longue et belle grande course avec une superbe ambiance (malgré un rocher de qualité très variable, de compact à très moyen, voire médiocre par endroits).
Le rocher moyen est annoncé. Pour le reste le programme colle à nos envies de montagne sauvage.
Quelques préparatifs plus tard, nous partons du pré de Madame Carle vers 14h en direction du Glacier Noir.
C’est sous un soleil de plomb que nous rejoignons la pente terminale. Crampons aux pieds nous nous rapprochons de la rimaye.
Un mur raide nous pose question et nous trouvons un cheminement pour le contourner par la gauche et « enjamber » la rimaye.
Nous regagnons le caillou et décidons de nous décorder pour gagner en efficacité. Le caillou est agréablement et surprenant bon. Après la mise à niveau des stocks en eau et quelques dièdres plus tard nous remettons la corde pour finir l’ascension du socle.
Les dernières cheminées se laissent ramoner sans problème.
Et c’est à 3300 mètres que nous tombons sur LE bivouac. Une belle terrasse gravillonneuse plate, un névé à proximité et un panorama dégagé à perte de vue plein Sud.
La soirée est douce et nous savourons des joies d’un bivouac perché.
Il est 5h00 quand un petit Jazz nous réveil. Le lever du soleil au loin est magnifique.
Toute la face Sud de la Barre s’embrase lorsque nous attaquons cette deuxième journée prometteuse.
Tout s’enchaine à merveille, Tour Rouge, Tour Grise et nous arrivons au pied du Bastion. Les lignes se redressent, quelques pitons apparaissent rassurants sur l’itinéraire choisi.
Quelques longueurs plus soutenues nous donnent du fil à retordre et il faut rester délicat afin ne pas déstabiliser certaines tours de pierres.
La sortie du Bastion est magnifique, nous arrivons au niveau du Miroir, espèce de bouclier de granit gris clair rayé par deux belles fissures.
A priori sorti des difficultés, nous faisons une petite pause avant l’arrête sommitale. Le topo l’annonçait « les 300 derniers mètres ne sont pas à négliger ». Cette dernière partie est beaucoup moins raide mais en l’absence de glace, une partie de mikado géante s’engage et il nous faut beaucoup de précautions pour ne pas la perdre.
Nous arrivons au Sommet de la barre savourons les 360° à proximité de la croix.
La traversée de la barre est sèche et permet de progresser très rapidement en direction de la Brèche Lory. La descente du Glacier Blanc nécessite un cheminement adapté pour contourner au mieux les crevasses et les ponts de neige qui nous paraissent s’affaiblir en cette période avancée de l’été. Nous décidons de faire quelques détours pour les éviter, la chaleur environnante de cette fin d’après-midi nous poussant à s’écarter de la trace et faire quelques pas supplémentaires.
La suite de la descente s’effectue en terrain sain, et permet de profiter d’instants privilégiés en haute montagne jusqu’à la fermeture de la boucle au pré de Madame Carle.
(Le lendemain un éboulement balaiera la face, partie gris clair bien visible sur les photos suivantes, réalisées lors d’un repérage après l’éboulement).
Nous emportons un petit jeu de Friends jusqu’au numéro 2, quelques câblés et 2 pitons, des dégaines et sangles, de la cordelette.
Nous avons une broche légère chacun.
Concernant le matériel de progression nous avons un piolet léger et une paire de crampons hybrides chacun afin de gagner en poids.
Nous décidons d’emporter une corde à simple de 50 m. Cela nous permet de gagner un peu en poids et en confort de manipulation ; La probabilité d’une réchappe ou de faire de rappels nous ayant semblé assez faible.
Nous avons également une trousse de secours, ainsi qu’une couverture de survie chacun et une radio pour la cordée.
Pour cette ascension nous avons décidé de faire un bivouac. Étant donné les conditions « chaudes » annoncées nous emportons un petit duvet chacun et un tapis de sol de relativement petite taille mais non gonflable (aucun risque qu’il ne se perce). Une petite bache/couverture de survie est très appréciable pour limiter l’humidité venant du sol.
Nous avons un petit réchaud, des victuailles sélectionnées et évidement un apéro à la hauteur du bivouac.
Une bonne veste imperméable solide (la veste de montagne TETRAS)
Une veste intermédiaire
Une doudoune légère
Deux paires de gants
Un bandeau (le bandeau chaud en laine recyclée GHEADBAND)
Un pantalon léger
Un collant
Un tour de cou (le tour de cou technique WINSNOOD)
Des chaussettes de rechange