Un week-end rando aquarelle

Écrit par : Des Sommets Pour Rebondir

|

|

Temps de lecture 4 min

Chez Lagoped, nous croyons au pouvoir de la montagne pour régénérer le corps et l’esprit. C’est pourquoi nous sommes fiers de soutenir l’association grenobloise Des Sommets pour Rebondir qui accompagne des femmes confrontées au cancer dans leur retour à l’activité physique et à la nature. 


À travers des sorties collectives en montagne, l’association leur permet de retrouver confiance en elles, énergie et solidarité, tout en partageant des instants précieux hors du cadre médical. Ce partenariat s’inscrit dans notre engagement : mettre l’outdoor au service du lien humain et du mieux-être.


Récit d'un week-end de randonnée avec les membres de l'association.

Le week-end aquarelle...
Que dire ?

Une respiration.
Un week-end hors du temps.
Un de ceux qui nous rappellent à quel point ces moments sont nécessaires, presque autant qu'un retour à la surface pour un cétacé (et non, promis, je n'ai pas fumé d'herbe du plateau).

Tout était là.
Des fleurs à foison, rivalisant de beauté pour nous donner l'inspiration (parfois involontairement abstraite).
Des animaux sauvages : vautours fauves, hermine, marmottes, chamois, bouquetins et grenouille.
Des paysages d'une profondeur vertigineuse, avec vue récurrente sur la Meije.
Des guides d'une grande gentillesse (Damien et Jeanne), passionnés de montagne, d'art et de botanique.
Et last but not least, nous, la compagnie des artistes en herbe, toujours aussi désireuses de profiter ensemble de ces précieux instants, en joyeuses luronnes que nous pouvons être.

Randonnée aquarelle

Première journée

La route principale ayant été bloquée, les voitures et camping-cars des humains désireux de partir se rafraîchir en altitude se retrouvèrent, au même moment, sur LA petite route étroite de montagne, précipice d'un côté et falaise ventrue de l'autre. Arriva ce qu'il devait arriver : tout ce petit monde se retrouva bloqué.


Heureusement, de la voiture nous précédant jaillit un ancien routier, probablement champion de Tetris. Notre sauveur se mit à diriger tout cet enchevêtrement de voitures tandis que son fils de 17 ans conduisait.


Avec son aide, et celles de Damien parlant toutes les langues possibles, de Sandrine qui bloqua en amont les véhicules prêts à se jeter dans la gueule du loup, de moi qui me fis remballer par un allemand misogyne, et de Carole qui conduisit la voiture d'une main sûre (et qui, grâce aux fenêtres conducteurs langoureusement collées, se fit draguer éhontément et agréablement par un sympathique belge de passage), nous parvînmes enfin au point de rendez-vous, vers Mizoen.


Déjeuner sur place, puis montée difficile sous un soleil de plomb.


Sans cinéma, Damien nous propose alors un premier essai d'art devant un petit lac. Lac au bord duquel Sandrine nous sert de paratonnerre à moustique, comme tout au long du week-end, son dévouement pour l'association n'ayant pas de limites (merci Sandrine ! ;-) ).


Arrivées au refuge des Clots, nous avons le temps de prendre un petit apéro avant qu'un orage éclate. Réfugiées à l'intérieur, nous laissons libre cours à notre créativité avant le repas. Puis certaines, inspirées par la foudre, s'amusent avec Damien et Jeanne à Odin, un jeu de Carine, avant que toutes ne s'endorment paisiblement, après tous ces efforts et émotions.

Randonnée aquarelle
Randonnée aquarelle

Deuxième journée

Montée sur le plateau d'Emparis, en passant au-dessus de la cascade de la Pisse. La vue étant magique, nouvelle halte crayonnage. Mais l'heure du pique-nique approche, les estomacs grondent. Nous repartons vers le refuge Les Mouterres.

La gardienne rembarre Damien pour le choix des couchages, déclarant ne vouloir parler qu'à la cheffe, Sandrine. Cela nous fait rire, et restera d'ailleurs un sujet de rigolade bon enfant tout au long du week-end.


Après notre installation dans un dortoir rien que pour nous, et un pique-nique sous un parasol désireux de sortir de sa condition de pourvoyeur d'ombre pour s'envoler vers des cieux attirants avec l'aide de son compère le vent, nous repartons en randonnée. 


Sandrine découvre des Edelweiss à l'endroit où nous nous posons pour dessiner un paysage fait de différentes nuances, suivant la profondeur du regard. Minéral, végétal, bleu du ciel, tout se superpose, s'entrecroise ou se mélange. 


Quelques-unes tentent l'encre, d'autres l'aquarelle, toutes aidées par l’œil expert et les conseils de Damien. Plongées dans nos méditations artistiques, nous remarquons à peine l'heure qui tourne. 

Randonnée aquarelle
Randonnée aquarelle

Vite, il nous faut revenir à temps pour le repas ! Nous y parvenons, à cinq minutes près, suffisantes pour que certaines s'essayent involontairement au chant lyrique sous une douche glacée. 


Dîner au refuge, où de jeunes hommes à la table d'à côté se demandent d'une voix forte s'ils sont beaux. 

Inquiétude viscérale provoquée par la proximité de fleurs toutes plus belles les unes que les autres ? Nous ne saurons jamais...


Délaissant ces questions métaphysiques, nous prenons le dessert dehors, ainsi que le génépi maison offert par le gardien du refuge, qui nous aide (ou pas ?) à distinguer les bouquetins sur la rate. Euh non, la crête. ;-). Bonne rigolade en cette fin de journée.


Quelques parties d'Odin plus tard pour certaines, nous partons rejoindre les bras moelleux de Morphée.

Randonnée aquarelle

Troisième journée

Après un réveil tranquille (dont l'heure légèrement matinale a été décidée par notre bien-aimée cheffe Sandrine sur demande expresse de la gardienne du refuge), nous quittons le plateau d'Emparis. 

Tout en cheminant, nous rencontrons des chamois bondissants, des vautours tranquilles, des fleurs colorées, et nous discutons psychogénéalogie et autres enquêtes généalogiques passionnantes.


Pique-nique, et, de nouveau, pause aquarelle/encre/dessin, véritable moment suspendu.
Puis, nouvelle descente raide, sous un soleil de plomb. 

Nous traversons un hameau au milieu duquel trône une fontaine dont l'eau nous attire inexorablement. Nadine fait ce dont beaucoup rêvaient tout bas : elle arrose Damien. Cela tourne à la bataille générale et nous finissons trempés, rafraîchis et heureux de nous être amusés comme des enfants. 

Arrivés aux voitures, Damien nous propose un nouvel exercice : se tirer mutuellement le portrait. Nos œuvres sont involontairement plus féroces que des caricatures de la butte Montmartre, mais c'est intéressant. 

Enfin, nous repartons vers nos quotidiens, revigorées par ce week-end ressourçant, entre nature magnifique, rigolades, discussions métaphysiques et méditations artistiques accompagnées de précieux conseils de notre guide.

Merci à Damien, Jeanne et à toutes les filles pour ce week-end merveilleux, hors du temps. Il restera longtemps dans nos souvenirs. «

Florence

Randonnée aquarelle